Les consommateurs de drogues sont-ils intelligents ?

En premier lieu, définissons quelle définition peut-on donner de "drogues" et de "personnes intelligentes".

On appelle « drogue » toute substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience (Source).

Nous définirons "personne intelligente" toute personne ayant un QI > 100.

Mon Histoire

J'ai été addict au cannabis durant 2 ans et demi, ainsi qu'à la MDMA durant 1 an, ma consommation a son paroxysme atteignait une dizaine de joints par jour ainsi qu'un taz (MDMA) tous les deux jours environ.

Lorsque j'ai arrêté de consommer cette drogue et après mon sevrage, je me suis interrogé sur pourquoi j'avais été autant réceptif à ces drogues.

Je me suis donc tourné vers internet et par la suite vers un psychothérapeute pour essayer de comprendre les raisons de mes précédentes addictions.

Lors de mes recherches sur internet, j'ai pu remarquer que ce sont souvent les mêmes types de personne qui sont consommateurs. Il y aurait alors une relation entre le QI et l'attrait pour ces substances, ayant moi-même était testé avec un QI de 135 ça m'a vraiment surpris peut-être était est-ce un moyen pour me rassurer.

Une fois ces recherches terminée, je me suis rendu chez un psy avec qui j'ai longuement discuté de mes consommations et du pourquoi j'ai commencé. En sortant de la séance, j'ai finalement su le pourquoi du comment, je fumais en grande partie pour décompresser des flots incessants de pensées qui traverse mon esprit à chaque instant de la journée. Puis, à partir de cet instant, j'ai compris que quand je ne consommais plus ce flot de pensée revenait encore et encore. Grâce à ça j'ai pu faire un travail sur moi-même avec l'aide de ma psy afin de ne plus avoir besoin de ces substances.

Des études scientifiques

Maintenant que je viens de vous exposer ma façon de penser totalement subjectif, je vais essayer d'étayer cela avec des études scientifiques et des arguments logiques.

Selon une étude britannique publiée dans le Journal of Epidemiology & Community Health, les enfants ayant un quotient intellectuel (QI) plus élevé sont plus susceptibles de consommer des drogues telles que le cannabis et la cocaïne à l'adolescence et à l'âge adulte.

Je vais vous décrire le protocole utilisé pour cette étude :

James White et G. David Batty ont analysé des données concernant près de 8.000 personnes nées en 1970. Leur QI a été évalué aux âges de 5 et 10 ans et leur consommation de drogues à 16 et 30 ans.

Les participants qui avaient un QI supérieur dans l’enfance étaient plus susceptibles de consommer du cannabis et de la cocaïne plus tard, indépendamment de leur statut social ou de la présence de troubles de l'humeur (dépression).

A 16 ans, 7,0% des garçons et 6,3% des filles avaient déjà consommé du cannabis et 0,7% des garçons et 0,6% des filles, de la cocaïne. Ceux qui avaient consommé du cannabis avaient, en moyenne, des scores de QI plus élevés à 10 ans.

A 30 ans, les femmes qui avaient un QI supérieur à 5 ans étaient 2 fois plus susceptibles d'avoir déjà consommé du cannabis et 2 fois plus susceptibles d'avoir consommé de la cocaïne. Les hommes avaient aussi une probabilité plus grande d'avoir consommé des amphétamines et de l’ecstasy.

Pour un QI égal, les femmes avaient un risque plus élevé que les hommes d'avoir consommé de la cocaïne et du cannabis, ce risque étant deux fois plus élevé que chez celles ayant un faible QI.

Ces résultats étaient indépendants de la classe socio-professionnelle des parents et de la détresse psychologique à l'adolescence.

Des études ont montré que les personnes ayant un QI élevé ont aussi tendance à obtenir des scores élevés à des tests mesurant la recherche et l'ouverture aux expériences nouvelles, mentionnent les chercheurs. Il est donc possible que les drogues illégales répondent à un désir de nouveauté et de stimulation.

Deux autres traits liés à l'intelligence dans l'enfance sont l'ennui et la tendance à être taquiné par les pairs, ce qui peut aussi alimenter un intérêt à utiliser les drogues comme stratégie d'adaptation, font-ils l'hypothèse.

Mais, un QI plus élevé a aussi été lié, soulignent-ils, à un risque diminué de mortalité, une plus faible probabilité de fumer, une plus grande activité physique, une plus grande consommation de fruits et légumes ainsi qu'un avantage socio-économique.

Conclusion

Pour conclure il y a très probablement une relation non négligeable entre le quotient intellectuel et l'attrait pour les drogues. Cela s'expliquerait par le fait qu'une personne avec un QI relativement élevé serait plus ouvert à de nouvelles expériences, grâce à sa grande curiosité.

Cet argument est à prendre au conditionnel tout de même étant donné que les scientifiques ce sont aussi aperçus du contraire, car un plus gros QI serait aussi en lien avec la non-consommation qui serait dû principalement à la clairvoyance dont ils font preuve sur les dangers que peuvent provoquer ce genre de substance.